Editions Héloise D'Ormesson
2009
Synopsis :
Sa femme l'a mis dehors, son Cdd n'est pas prolongé. Philippe est happé dans la spirale infernale et passe de l'autre côté de la barrière sociale : Sdf, confronté à la dure loi de la rue, faite de solitude, de honte et de violence.Jusqu'au jour où il rencontre Baudelaire.Grâce à cet inénarrable compagnon d'infortune, et avec l'aide d'un vendeur de kebab, d'une riche veuve et d'une dame pipi, il réussit à remonter la pente.Et à retourner à une vie normale.Plongée sans fard dans le quotidien des plus démunis, Un hiver avec Baudelaire, en mêlant romanesque et vérité sociale, poésie et âpreté, rappelle cet équilibre précaire qui régit nos vies.
"Je chante les chiens calamiteux, soit ceux qui errent, solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes, soit ceux qui ont dit à l’homme abandonné, avec des yeux clignotants et spirituels « Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur! »
Charles Baudelaire, "Les bons chiens" Le Spleen de Paris
Un livre comme je vous le disais que j'ai découvert l'an dernier au salon littéraire de Nancy Le Livre sur la Place. J'avais alors croisé Tatiana de Rosnay qui était plus que prolifique en compliment à son sujet et au sujet de son auteur
Harold Cobert. J'avais dit que je l'achèterai et le partenariat avec
Alapage fut l'occasion de recevoir ce
roman.
Ce
roman je l'ai donc commencé mardi dernier. Mis le matin dans mon sac à main il devait remplir les minutes de transport en commun .... Une lecture très facile, très fluide. Très agréable malgré le sujet très difficile... D'ailleurs mercredi je pris la décision de l'enlever du sac à main car en rentrant à midi .. je ne pus réussir à retenir les larmes déclenchées par la lecture et mon viosin d'en face me regardait d'un drôle d'air .... Eh oui si comme moi vous êtes très sensible et avez la larme facile prévoyez de le lire au came chez vous ... car il faut absolument le lire !!! Jeudi je finissais sa lecture et j'ai laissé passer quelques jours avant de vous en parler pour digérer un peu ....
Le sujet est très dur ... il montre sans égards comment il est facile de nos jours de passer de l'autre côté, dans ce monde que nous ne regardons pas, ou plutôt dans ce monde que nous faisons semblant de ne pas voir.
On suit Philippe dans sa descente aux enfers, inévitable car abandonné de tous. Cela va vite je n'en doute pas un instant, parfois c'est la faute à pas de chance, à un mouvement d'humeur qui fait tout basculer et rend la descente inévitable. Quitter son emploi sur un coup de tête fut l'erreur de Philippe déjà chassé par son ex femme... après vient la honte de ce que l'on vit, de ce que l'on devient. On ne dit rien aux quelques personnes qui pourraient nous aider, on se tait, on se mure, on s'isole et plus rien ne nous retient dans le monde "actif". Ce qui sauvera Philippe c'est Baudelaire, un chien errant qui viendra lui offrir sa protection et partager sa solitude et ses trucs pour survivre. Là commencera le retour à la vie de Philippe.
Maintenant avec le recul et après avoir digéré je trouve cette dernière partie du livre un peu simpliste. Autant je pense que pour "se retrouver à la rue" il en faut peu, autant je pense que pour s'en sortir cela est plus difficile. Sans rien retirer au talent de Harold Cobert je pense que la schématisation du retour à la dignité de Philippe est un peu trop ... comme un claquement de doigt. La fin est néanmoins très belle et touchante mais pour moi trop simple. Si seulement ce n'était pas qu'un roman et que dans la vie de telles "Happy ends" puissent avoir lieu ....
Ce que je peux vous dire c'est que malgré cette fin qui me gène un peu par sa facilité je vous conseille plus qu'absolument ce
roman. Je comprend la véhémence de Tatiana de Rosnay. C'est le
roman à lire de 2009. Si des sorties de l'année vous ne devez en lire qu'un lisez
Un hiver avec Baudelaire !!! Grandiose et très touchant.
Harold Cobert est jeune encore ... souhaitons qu'il nous livre encore dans les années à venir des livres de cette trempe.
Une précision et non des moindres : une partie des gains de ce livre sera reversée à l'ordre de Malte et à la
Péniche "Le Fleuron" qui accueille sur Paris les SDF accompagnés de leur chien chose bien trop rare Le Fleuron et l'Ordre de Malte qui en est à l'origine font plus qu'accueillir les SDF Ils les aide à se réinsérer ... Souhaitons que ce modèle se développe plus encore
Et encore un grand merci à
Alapage pour ce partenariat