Une amoureuse flamme
Consume mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !
Son départ, son absence
Sont pour moi le cercueil ;
Et loin de sa présence
Tout me paraît en deuil.
Alors, ma pauvre tête
Se dérange bientôt ;
Mon faible esprit s'arrête,
Puis se glace aussitôt.
Une amoureuse flamme
Consume mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !
je suis à ma fenêtre,
Ou dehors, tout le jour,
C'est pour le voir paraître,
Ou hâter son retour.
Sa marche que j'admire,
Son port si gracieux,
Sa bouche au doux sourire,
Le charme de ses yeux ;
La voix enchanteresse
Dont il sait m'embraser,
De sa main la caresse,
Hélas ! et son baiser...
D'une amoureuse flamme
Consumant mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !
Mon coeur bientôt se presse,
Dès qu'il le sent venir ;
Au gré de ma tendresse
Puis-je le retenir ?
Ô caresses de flamme !
Que je voudrais un jour
Voir s'exhaler mon âme
Dans ses baisers d'amour !
Consume mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !
Son départ, son absence
Sont pour moi le cercueil ;
Et loin de sa présence
Tout me paraît en deuil.
Alors, ma pauvre tête
Se dérange bientôt ;
Mon faible esprit s'arrête,
Puis se glace aussitôt.
Une amoureuse flamme
Consume mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !
je suis à ma fenêtre,
Ou dehors, tout le jour,
C'est pour le voir paraître,
Ou hâter son retour.
Sa marche que j'admire,
Son port si gracieux,
Sa bouche au doux sourire,
Le charme de ses yeux ;
La voix enchanteresse
Dont il sait m'embraser,
De sa main la caresse,
Hélas ! et son baiser...
D'une amoureuse flamme
Consumant mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !
Mon coeur bientôt se presse,
Dès qu'il le sent venir ;
Au gré de ma tendresse
Puis-je le retenir ?
Ô caresses de flamme !
Que je voudrais un jour
Voir s'exhaler mon âme
Dans ses baisers d'amour !
Gérard de Nerval (1808 - 1855)
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