Si vous suivez ce blog depuis un moment, vous y voyez des tas de petites bêtes. Je suis sûre que nombreux d'entre vous ne savent pas que la photo d'insectes fut pour moi une thérapie. Thérapie contre une phobie qui était devenue très problématique pour moi. Il y a environ 20 ans encore, je devenais hystérique dès qu'une mouche commençait à me tourner autour. Je disais toujours que je pouvais gérer sans problème tout ce qui avait entre 0 et 4 pattes mais côtoyer ce qui avait plus de 4 pattes était un enfer pour moi. Que vous ayez peur des araignées, les gens comprennent mais que vous ayez peur des mouches ou encore des papillons là on vous regarde de travers ... J'ai décidé un jour de prendre le taureau par les cornes et de vaincre cette phobie.
Il a fallu trouver l'origine (ou les origines car dans mon cas ce fut certainement une addition de différentes choses) et petit à petit accepter d'approcher ces petites bêtes. La photo, au téléobjectif d'abord, fut un moyen d'apprendre à les connaître et de les approcher chaque jour d'avantage. C'est un long travail sur soi mais, c'est possible de le faire. J'arrive aujourd'hui à photographier au macro la plupart des insectes que je croise sans appréhension. Même les guêpes font partie de mon tableau de chasse alors qu'une seule piqûre m'enverrait à l'hôpital. J'ai appris à les respecter et tout se passe bien.
Aujourd'hui je ne dis pas que je n'ai plus peur. Il me reste quelques appréhensions comme les mantes religieuses, les grandes sauterelles vertes, les "grosses" libellules, certains papillons de nuit ... désormais je sais garder le contrôle. Cet été quand je fus attaquée par des fourmis des bois dont j'avais malencontreusement piétiné la fourmilière, j'ai réussi à quitter les lieux sans hurler ni courir même si une partie de moi hurlait dans ma tête alors que l'autre partie disait reste calme :)
D'une manière générale je ne touche pas ou très peu les insectes ou arachnides que je photographie. Cette mante religieuse était sympa et je la voyais pencher la tête à gauche , puis à droite, suivant des yeux mon gros oeil unique qui faisait bip bip ... C'est ainsi que m'est venu l'idée d'essayer de la poser sur ma main ... Gentiment, elle a accepté ce partage et, après quelques photos, je l'ai laissé regagner sa verdure et le calme qu'elle affectionne.
Ce court contact, ce court instant est pour moi une victoire de plus car vaincre sa phobie c'est une addition de petites victoires. Pas à pas, petit à petit le courage d'affronter ses peurs se construit et s'apprend.
Meurthe et Moselle, septembre 2013
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